L’HISTOIRE DE ZOËLLE

Il était une fois trois fées, trois soeurs du temps.

La première s’appelait Zulmée, la seconde Zéphirine et la troisième Zoëlle.

Zoëlle était la plus sage, peut-être était-ce-ce dû à sa timidité.

Lorsque Zéphirine s’étonnait de tout, lorsque Zulmée riait de tout, Zoëlle n’osait montrer ses sentiments, ce qui fait que ceux qui la côtoyaient se demandaient bien ce qu’elle ressentait. Lorsque Zoëlle exprimait une émotion, c’était si léger que chacun arrêtait de parler et guettait, d’après l’expression de son visage ou de son corps, ce qui se passait dans son coeur.

C’est ainsi que la présence de Zoëlle montrait comment se taire pour mieux observer les autres, saisir la diversité de l’humanité et réaliser que le fonctionnement du monde ne pouvait pas se faire sur un seul et même moule.

Zoëlle était pour tous une boîte à petits trésors que la vie éparpille comme des graines dans le vent, légères, sans bruits et presque invisibles mais dont l’éclosion ravissait l’entendement et faisait un poète d’un simple passant.