Petite histoire de l’aquarelle, pour tout savoir ou presque…

Mais elle vient d’où ? Cette aquarelle ?

La réponse soit en cliquant sur le lien vidéo à droite, soit en lisant les textes ci-dessous.

Composition


Pour commencer : de quoi est composée cette peinture ?

3 éléments la composent : pigments + gomme arabique + adjuvant

1) Les pigments sont des poudres de couleur issues de 3 origines possibles :
– géologique : terre, sable, roches, par exemple le bleu azur est issu de la pierre nommée azurite.
– végétale : le laque de garance est issu de la plante nommée garance.
– animale (beaucoup plus rare) : le rouge carmin peut être issu de l’insecte nommé cochenille.

2) La gomme arabique  : sève issue de l’acacia. Mélangée aux pigments, elle leur sert de liant et se dilue à l’eau.

3) L’adjuvant : il s’agit de glycérine ou de miel améliorant le mélange entre les pigments et la gomme arabique
et permettant plus d’onctuosité, évitant ainsi que la peinture ne se craquelle une fois sèche.




photo-pigments
miel

Depuis Lascaux

Dès la Préhistoire, nos ancêtres utilisent une matière s’approchant de l’aquarelle pour peindre les parois des grottes. Ces peintures sont encore visibles, notamment dans la plus célèbre d’entre elles en France : la grotte de Lascaux.
Puis ce furent les Égyptiens qui se servirent de l’aquarelle pour écrire et illustrer les textes qu’ils rédigeaient sur des papyrus.


Au Moyen Age on l’utilisait pour l’enluminure en Europe, elle servait à orner les pages calligraphiées.




Aquarelle versus huile


Au XVe siècle, l’Allemand Albrecht Dürer a peint la première peinture de paysage à l’aquarelle représentant un lieu précis.

Il continuera d’utiliser l’aquarelle par la suite pour ses planches de botanique et de zoologie, tout comme de nombreux autres peintres jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Jusqu’à cette date, l’aquarelle reste néanmoins une technique mineure, peu appréciée des nobles qui lui préféreront l’huile pour la réalisation de leurs portraits.

Les peintres à l’huile n’utilisaient l’aquarelle que pour leurs études préparatoires..



Du commerce


L’aquarelle, telle qu’on comprend ce terme aujourd’hui, naît à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre. On commence à peindre des paysages à l’aquarelle et on lance sa première fabrication commerciale.

C’est le peintre romantique anglais William Turner, qui donnera à l’aquarelle ses lettres de noblesse.
Mais comme la Royal Academy de Londres refuse d’accueillir les aquarellistes, on fonde en 1804 la
Royal Watercolour Society qui va démontrer en exposant les œuvres de ses membres que l’aquarelle, tolérant mal les retouches, est une vraie démonstration de virtuosité.



Jusqu’à l’exposition Universelle

Enfin en France, c’est Eugène Delacroix qui, rentrant justement d’un voyage en Angleterre en 1825, commence à peindre avec l’aquarelle qui représentera une part importante de son œuvre. (Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) Michel Urtado).

A l’exposition universelle de 1855 à Paris, l’aquarelle a atteint un tel degré de perfection qu’elle est devenue la rivale de la peinture à l’huile.

En avril 1879, se tient, dans une galerie parisienne, la première exposition de la « Société d’aquarellistes français » fondée la même année.

Aujourd’hui : pousser l’aquarelle

jusqu’à la perfection

(John Cooney, « Winter Turf », Donegal, février 2019)

Si si, ceci est bien une aquarelle !

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